Sarra Nekhili est une directrice artistique spécialisée dans la photographie et la 3D. Elle est notamment connue pour ses fusions entre ces différents mediums, produisant des images uniques, colorées et reconnaissables.
J'ai pu lui poser quelques questions, voici ses réponses.
Tu peux te présenter rapidement et présenter ton parcours ?
Je m’appelle Sarra Nekhili, je viens d’avoir 27 ans, je mélange la 3D et la photographie (même si je tends de plus en plus à me diriger vers uniquement la 3D). Au niveau de mon parcours, j’ai fait un bac littéraire (option arts plastique) dans lequel j’avais 8h d’arts plastiques par semaine, ce qui prenait une grosse partie de mon emploi du temps. Ensuite, j’ai passé le concours des Beaux-Arts, que j’ai intégré puis quitté par la suite, parce que je n’y trouvais pas forcément mon compte. J’ai également effectué une formation en design graphique à distance. Je suis finalement arrivée dans le monde du travail, dans lequel je n’ai pas trouvé mon compte non plus. En tout cas, la créativité fait partie de ma vie depuis que je suis toute petite.
Comment tu définis ce que tu fais à tes proches qui ne sont pas forcément du milieu ?
La plupart de mon entourage amical est généralement créatif, donc du milieu, mais je dis simplement que je mélange la 3D et la photographie. Ma famille n’est en revanche pas du tout du milieu, ils voient quand même ce que je fais.
On te connaît principalement pour tes fusions de différents mediums (3D, photo, …), qu’est-ce qui te plaît dans cette pratique ?
À la base, j’ai commencé la photographie quand j’avais 12 ou 13 ans, donc de la fin du collège jusqu’au lycée, je faisais régulièrement des shootings photo avec mes copines. Après, quand j’étais aux Beaux-Arts, j’ai seulement fait une série, qui était plutôt de la photographie d’art. J’ai voulu me lancer une première fois à mon compte en été 2021, je voulais effectuer des portraits standards pour attirer pas mal de clients. Ça n’a pas marché et ça ne me ressemblait pas, je m’éclatais pas. 6 mois après cette première tentative de free-lance, je me suis dis que j'allais faire ce qu’il me plait. Étant donné que la réalité est assez limitante et que j’avais déjà commencé la 3D avant, je me suis dis que j’allais essayer de mélanger les 2. C’était plus pour donner vie à mon imagination, c’est ça qui est génial avec la 3D.
Tu avais annoncé que tu te lançais en freelance cet été, tu peux nous raconter une journée type, s’il y en a une ?
Il n’y a pas vraiment de « journée type ». En général, ça dépend pas mal si j’ai des clients ou pas, je suis assez matinale et productive le matin, et l’après-midi je travaille plus « lentement ». Sinon, j’ai 2 après-midi dans la semaine durant lesquelles je vais dans des cafés pour gérer le côté administratif, sinon je suis principalement chez moi.
Quel est le réseau social le plus bénéfique pour ton activité de freelance ?
Twitter m’a ramené pas mal d’audience et il y a beaucoup plus d’interactivité que sur Instagram. Vu que c’est uniquement par texte, c’est beaucoup plus simple pour communiquer et créer de l’engagement, de plus, l’option « repartage » est plus naturelle que sur Instagram. La viralité de ce que tu communiques peut être bien plus importante.
Tu peux nous citer un avantage et un désavantage de cette vie de freelance ?
L’avantage, c’est évidemment la liberté du temps, c’est le plus important pour moi, c’est pour ça que le salariat ne me convenait pas. J’avais l’impression qu’on me prenait mon temps alors que le temps, c’est notre denrée la plus précieuse. Tu nais, on te donne du temps, je n’ai pas envie de le donner à quelqu’un. Le désavantage est assez minime, mais je dirais que parfois avec certains clients on te demande plus d’avoir de compétences que de créativité.
Justement, ça t’arrive de refuser des projets ?
Ça m’arrive, en effet, parce qu’après 3 mois de freelance et une dizaine de clients, j’ai plus envie de faire des projets où je suis une simple exécutante. J’ai envie d’apporter mes idées et qu’on me fasse confiance pour ça, alors, maintenant je communique plus là-dessus dès le début au lieu de m’embourber dans quelque chose qui me correspond pas, que je vais pas vouloir mettre dans mon portfolio et auquel mon nom va être rattaché. J’aurai l’impression que c’est pas exactement moi donc, en ce moment, je refuse des opportunités, oui.
Tu prospectes ou on te démarche directement?
Je vais avoir une agente à partir de début novembre qui va démarcher pour moi, parce que c’est assez compliqué de tout gérer, ça demande un temps et une énergie énorme. C’est de la prospection envers des artistes et des marques qui m’intéressent et dont le travail peuvent résonner avec le mien. En général, la plupart des clients que j’ai eu depuis le début sont venus à moi et là, au contraire, je commence à démarcher.
C’est quoi ton logiciel préféré, et pourquoi Blender ?
Tout est dit ahah. J’ai commencé la 3D sur cinéma 4D, j’y arrivais pas du tout. Comparé à maintenant, ça n’a rien à voir, je vois l’évolution. À partir du moment où je suis passé sur Blender, mon workflow est devenu super simple, je pense que l’ergonomie du logiciel est vraiment bien faite et en plus il y a plein de ressources pour apprendre. Après, c’est sûr qu’au début il faut être assez persévérant, mais dès que tu commences à être à l’aise, c’est trop bien. J’aime ce logiciel parce qu’il me permet de mettre en forme mes idées, de matérialiser ce que j’ai dans ma tête, là où la photographie est plus limitante parce qu’elle ne fait que capturer le réel.
Tu peux nous citer un avantage de l’utilisation de la 3D ?
Ce que je défends par rapport à mes clients, c’est que ça évite beaucoup de frais et tu peux faire encore plus grandiose avec de la 3D. Par exemple, si tu veux faire un shooting photo avec une idée folle et que tu dois trouver un décor, te déplacer, trouver des équipes, dans ce cas, la 3D limite les frais et je pense également qu’en ce moment c’est une compétence de plus en plus recherchée.
Quelle est ta création préférée ?
Celle-là, c’est ma préférée.
Est-ce que tu penses avoir trouvé ton style ou tu es toujours en recherche ?
Justement, en ce moment, je prends un virage à 90 degrés. Je suis quand même issue d’une formation artistique et je trouve que mes images sont juste esthétiques, sans message derrière. J’ai des clients, je réponds à un besoin, simplement. De plus en plus, j’ai vraiment envie de mettre du sens dans mes images, d’exploiter plus le format paysage par exemple, ou encore de faire des créations uniquement 3D dans le but de créer des images qui se suffisent uniquement à elles-mêmes. Avec la 3D, je suis en train de trouver un style qui m’est propre. Rien que par rapport à l’année dernière, ça a beaucoup évolué mais je pense pas que ça reste figé. Je garde quand même toujours cette touche colorée, un peu poétique.
J’ai souvent la même thématique, la nature, avec un aspect digital que me permet la 3D, le réalisme ne m’intéresse pas. J’essaye de plus en plus d’avoir un propos et des images qui poussent à la réflexion. J’ai vraiment une volonté de mettre du sens à mes images.
Tu as des projets à teaser ?
En ce moment, je prépare une série d’images où je vais beaucoup plus inclure de symbolique et de signification !
Merci à Sarra d'avoir répondu aux questions, n'hésitez pas à la suivre sur ses réseaux !
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Site : sarranekhili.com
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